• France Info à Hienghène

    Plongée au cœur du lagon en Nouvelle-Calédonie

    Français du monde par Emmanuel Langlois dimanche 14 juin 2015

    Thierry Baboulène sur la plage de Hienghène © Emmanuel Langlois / Radio France

    Il aurait pu poursuivre tranquillement sa carrière au service retraites de la MSA d'Agen, dans le Lot-et-Garonne. Au lieu de cela, Thierry Baboulène a filé en Nouvelle-Calédonie, avec toute sa famille, pour y ouvrir un club de plongée dans le petit paradis de Hienghène.

    Il faut quelques minutes au petit bateau à moteur pour arriver à l'îlot Hienga. Depuis la plage, ce petit bout de terre posé sur les eaux du Pacifique, sur lequel 72 espèces végétales ont été recensées, s'offre au regard. Thierry Baboulène, alias Babou, emmène chaque matin ses clients découvrir en randonnée palmée, cette aire marine protégée. Un sentier sous-marin et un autre sur l'îlot ont été aménagés. C'est le lien entre la mer, la terre, et les traditions locales. "Par exemple, si on attrape la gratte, explique Babou, à savoir une intoxication provoquée par une petite algue contenue dans les poissons à certaines périodes de l'année, dans les coutumes mélanésiennes ici, on soigne ça avec des décoctions d'une plante qu'on trouve sur l'îlot, du faux tabac."


    Le lagon vu d'avion © Emmanuel Langlois / Radio France
     
    Babou accueille environ 2.000 personnes chaque année à Hienghène

    Hienghène, village du bout du monde dans les provinces nord, à six bonnes heures de route de Nouméa. Les plus aguerris partent au bord de la barrière de corail, en plongée bouteille, encadrés par l'un des trois moniteurs du club.

    Le lagon de Nouvelle-Calédonie, le plus grand du monde, est classé à l'UNESCO.

    "Ici, le récif est très découpé", détaille Babou. "Il y a beaucoup de failles, d'arches et de canyons. Et tous les petits poissons qui vont avec : perroquet, papillon, clown, chirurgien ou demoiselle".

    Hienghéne, 3.000 habitants, est l'un des villages les plus étendus du territoire. Il faut deux heures et demie de piste aux tribus les plus éloignées pour rejoindre le centre. La région attire pour ses roches noires volcaniques, les Lindéraliques, qui plongent littéralement dans l'océan. Plusieurs compagnies, comme Aircalin, proposent des vols vers la Nouvelle-Calédonie.


    L'îlot Hienga et ses 72 espèces végétales © Emmanuel Langlois / Radio France
     
    Le grand saut

    Thierry Baboulène a débarqué sur le Caillou il y a un peu plus de 15 ans. "On est venu une première fois en 1999, on a fait le tour de la Grande terre et des îles, il y avait plusieurs clubs de plongée à reprendre. Et on a choisi Hienghène. On a adoré le cadre, l'accueil de la population. Six mois après, on était installé !"

    Babou arrive en Nouvelle-Calédonie avec son épouse, qui lui donne aujourd'hui un coup de main au club, et leurs deux enfants à l'époque, âgées d'un et trois ans. "Aujourd'hui, ce sont des filles de Hienghène, elles ont fait toute leur scolarité ici et elles sont restées." C'est au cap de la quarantaine qu'il a fait le grand saut et choisi d'emmener toute sa petite famille vivre à 17.000 km et 24h d'avion de Paris.


    Plage de Robinson sur l'îlot Hienga © Emmanuel Langlois / Radio France
     

    A l'époque, Thierry Baboulène est salarié au service des retraites à la MSA d'Agen, la Mutualité sociale agricole, depuis déjà 20 ans, après des petits boulots au centre de tri postal, comme représentant en fromagerie ou ouvrier dans une usine de menuiserie. Son épouse est laborantine à Villeneuve-sur-Lot. Il a aussi monté une petite école de plongée dans le Lot-et-Garonne, "mais c'était une activité secondaire et réduite, précise-t-il. Vu qu'Agen est au milieu des terres, je proposais des initiations et des baptêmes en piscine. On allait valider les diplômes en mer le week-end. Une grosse année, c'était 10-12 clients."

    Rien à voir avec sa vie d'aujourd'hui, toute l'année en tongs. Babou, petites lunettes rondes, 55 ans, en paraît 10 de moins. Il reconnaît toutefois qu'il faut aimer la tranquillité et la nature pour se plaire à Hienghène. Aucun commerce à moins de 30 km et un seul endroit pour sortir dîner ou prendre un verre : le bar de l'hôtel-club d'à côté.

    Aller plus loin

    La poule couveuse, curiosité à Hienghène © Emmanuel Langlois / Radio France

     

    >Son club Babou Plongée à Hienghène

     

    >Aller en Nouvelle-Calédonie avec Aircalin. La compagnie propose des liaisons quotidiennes Paris-Nouméa grâce à son partenariat établi avec le groupe Air France/KLM. Au départ de Nouméa, le réseau Aircalin couvre plusieurs destinations dans la zone Pacifique: Brisbane, Sydney, Melbourne (Australie), Osaka , Tokyo (Japon), Auckland (Nouvelle-Zélande), Fidji, Vanuatu, Tahiti et Wallis & Futuna. Tarifs à partir de 1.458 euro en classe économique (renseignements : 0826.621.320).

     

     

    >Aller en Nouvelle-Calédonie avec Nouvelle-Calédonie Tourisme. A 17.000 km de la France, à l’est de l’Australie, peuplée de 245.000 habitants, la Nouvelle-Calédonie se compose d’une terre principale de 450 km de long, entourée des îles Loyauté à l’est (Ouvéa, Lifou, Maré), de l’archipel des Bélep au nord et de l’île des Pins au sud.

    Protégée de l’océan par une immense barrière de corail, la Nouvelle-Calédonie possède le plus grand lagon fermé du monde, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. L’île est classée cinquième pays de la planète pour sa richesse biologique.

    >Retrouvez ce portait dans le magazine régional d'information Objectif Aquitaine / La Tribune

     


    Le bac de Hienghène, le dernier en Nouvelle-Calédonie © Emmanuel Langlois / Radio France
     

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